Joseph Urbain Court - Gouverneur de l'île

Joseph Urbain Court
Du 28 octobre 1938 Au 29 décembre 1939

Joseph Urbain Court. Gouverneur de La Réunion du 15 décembre 1938 au 29 décembre 1939.


Joseph Urbain Court est né le 1 er juillet 1882 à Lutzelhause dans le Bas-Rhin, dans une
alsace occupée. Il est le dernier d'une famille de six enfants.

Brillant élève Joseph Urbain Court entre à l'École coloniale, il sort major de sa promotion en
1904. Sa carrière démarre au Sénégal puis au Maroc où il se fait remarquer par Lyautey. Court
est ensuite nommé, sur proposition de Lyautey, membre de la commission des Réparations à
Berlin. En 1924, il retrouve le Sénégal pour être affecté ensuite en Côte-d'Ivoire, au Soudan,
puis au Niger en 1936, où il est nommé gouverneur.

Le 28 octobre 1938, Joseph Urbain Court est nommé gouverneur de La Réunion, il arrive dans
la colonie le 15 novembre 1938, à bord du Général-Metzinger, accompagné par son chef de
cabinet Pillet.

Alors que l'inquiétude domine en Europe, que les Réunionnais suivent avec anxiété les
nouvelles par la presse, le discours de prise de fonction du nouveau gouverneur fait de lyrisme
et de volontarisme est un chef-d'œuvre d'habileté. Préparer les Réunionnais à ce qui
inexorablement va se produire, mais sans les affoler, tel est l'objectif du gouverneur Court. Dans
ce discours de prise de fonction, Court relève la nécessité de développer les relations maritimes et aériennes, de multiplier les
contacts avec les pays environnants, afin d'éviter l'isolement. Mais c'est surtout la nécessité de doter la colonie d'une autonomie
alimentaire qui fait l'objet de longs développements. Les riches potentialités de la colonie, tant maritime, forestière, qu'hydroélectrique
et leurs conséquences bénéfiques pour l'île, sont longuement exposées.

Autant de développement que le gouverneur joseph Urbain Court, reprend lors de son discours d'ouverture à la première session des
travaux du Conseil Général, le 31 mai 1939. Le séjour du gouverneur à l'île Maurice, du 6 juin au 9 juin 1939, à l'invitation de son
homologue britannique Sir Clifford, participe de cette même volonté, conforter les relations avec les îles voisines, se prémunir contre
l'isolement.

Le 1 er septembre 1939, c'est la guerre, la TSF transmet le jour même la triste nouvelle à La Réunion. Dans une allocution solennelle
à la radio, le 2 septembre 1939, Le Gouverneur Court déclare : La mobilisation est décrétée.

" qu'après avoir lutté pour la paix aux côtés de la Grande Bretagne jusqu'à la dernière minute, la France va défendre sa vie avec celles des peuples libres. Notre nation, debout aux côtés des alliés, répondra par la victoire aux défis cyniques portés par un chef barbare aux principes sacrés de la conscience humaine. Chacun fera son devoir jusqu'au bout ! ".

Le 3 septembre 1939, la mobilisation générale est décrétée. Il est également décidé que pendant la durée de la guerre, les ressources
matérielles de La Réunion sont mises à la disposition du gouvernement central qui peut toujours obtenir toutes les prestations qu'il
juge nécessaires, par accord amiable ou, à défaut, par réquisition. Enfin, le commerce extérieure de l'île, l'exportation des capitaux,
les opérations de change et le commerce de l'or sont entièrement placés sous contrôle de l'État.

Pour assurer l'approvisionnent de la population locale en vivres, il est impératif tout d'abord de ne pas gaspiller les réserves. Le
gouverneur Court prohiba donc les exportations ou réexportations de tous les produits de base : riz, maïs, farines, légumes secs et
verts, bois, charbon, tissus, café, pommes de terre et tapioca. Pour lutter contre la spéculation en empêchant producteurs et
commerçants de raréfier artificiellement l'offre pour faire monter les prix. Importateurs et grossistes et demi-grossistes sont tenus de
déclarer auprès de l'administration, le 1er et le 15 de chaque mois, leurs stocks de riz, de viandes, poissons, légumes, pommes de
terre, café, huile alimentaire, vins, sel, savons, combustibles, papiers et fûts métalliques. Dès septembre 1739, des prix maxima de
vente au détail sont fixés pour le riz, la morue, le snook, l'huile d'arachide, les poids du Cap, le café, le sucre, le sel, le savon. Mais le
gouvernement ne peut limiter son action à ces mesures d'urgence. La guerre risque d'être longue, il s'attache donc à encourager la
production locale.

Septembre 1939, un Comité Consultatif de l'Économie Intérieure de la Guerre est créé, pour organiser le fonctionnement d'ensemble
de la colonie. Dotée de pouvoir extraordinaire cette assemblée a à sa tête un Comité Directeur chargé de concevoir les plans
généraux. Ceux-ci sont transmit aux Comités Communaux qui doivent les appliquer.

Le 9 septembre 1939, un premier détachement d'un millier d'hommes embarque sur la Ville de Tamatave, seul navire disponible, pour
la France. Dans l'urgence des préparations, les conditions de voyage sont exécrables. Neuf mobilisés meurent au cours du voyage
et 147 autres doivent être hospitalisés à leur arrivée à Marseille.

23 septembre 1939, le conseil général, alors réuni en session extraordinaire, vote à l’unanimité une taxe de défense active et passive
de l’île et les dépenses pour la subsistance de la population. En outre cette session est l’occasion d’un geste social, début d’un
mouvement qui prendra toute son ampleur après la guerre, la Colonie cède gratuitement un certain nombre de terrains, notamment
dans le quartier de la Source à Saint-Denis, destinés à la construction d’habitations à bon marché.

Une série de mesures sont prises par le gouverneur pour assurer la défense de La Réunion. Cette défense est assurée par 250 fusils
Lebel et 12 fusils mitrailleurs. Au port de la pointe des Galets, une batterie de 95 est installée avec 1 000 coups. Elle est placée sous
les ordres du lieutenant Émile Hugot. Le gouverneur Court va mettre au point un plan d'évacuation de la ville de Saint-Denis en cas
d'attaque. Par décret il va demander l'occultation des lampes donnant sur l'océan.

Le 22 décembre 1939, un comité chargé de la Surveillance des Prix et de la préparation des Arrêtés de taxation est constitués pour
concevoir les mesures destinées à contenir l'augmentation des prix des produits de base. Le comité est composé des principaux
responsables économiques de La Réunion, chef du bureau des affaires économiques, directeur du service des échanges
commerciaux, le chef de la direction des douanes, les présidents de la Chambre d'Agriculture.

Le 3 décembre 1939, le gouverneur Joseph urbain Court est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il quitte La Réunion le
15 février 1940. Son successeur Pierre Émile Aubert arrive à bord d'un navire de guerre à Saint-Denis le 26 février 1940.

Joseph Urbain Court décède le 13 octobre 1948.

Gouverneur suivant : Pierre Émile Aubert



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